Notre cuisine durable

Publié le 23 septembre 2021

Écrit par Julie

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Un petit focus sur notre batterie de cuisine, acquise patiemment au fil des années et des bonnes occasions.

Depuis quelques années que nous avons changé de modes de consommation, et plus globalement de mode de vie, l’intérieur de notre appartement change progressivement d’allure, au gré de nos tris, et du remplacement des objets obsolètes par d’autres plus durables, s’ils sont nécessaires. Et s’il y a bien un endroit qui constitue le centre de notre attention, c’est la cuisine.

Notre révolution en cuisine est liée à deux choses concomittantes, qui s’additionnent et s’enrichissent dans le cadre de notre transition :

  • Nos prises de conscience nous invitent à monter en gamme, vers des matériels et matériaux plus durables, et à rejeter une partie de notre “cuisine d’avant”.
  • Nous cuisinons beaucoup plus qu’avant, n’achetant (quasi) que des produits non transformés ou presque, frais et locaux. Nous avons donc besoin de plus et de meilleur matériel qu'auparavant.

C’est par la cuisine que nous avons commencé notre transition. Et c’est bien là que nous avons le plus plaisir à expérimenter et à travailler nos savoirs, et savoir-faire.

On nous demande régulièrement : “Du coup, vous avez quoi comme poêle ?” “Et comment vous avez remplacé le papier de cuisson ?”… manifestement, nous sommes devenus consultants en achat durable pour notre liste d’amis (c’est d’ailleurs un des éléments qui ont été à l’origine du projet du Guichet, qui m’a animé aujourd’hui en 2021-2022) !

S’il y a bien une pièce de notre maison qui mérite son article, c’est notre cuisine !

Les matériaux

Exit le plastique

Il existe aujourd’hui trop de preuves accablantes contre l’usage du plastique en cuisine, au moins en présence de chaleur. Mais même à froid, le plastique, bien qu’ayant une durée de vie importante, s’abîme et se détériore rapidement en cas d’usage intensif en cuisine. Je n’aime pas trop l’idée d’en avaler des petits bouts à chaque repas. Passons-nous en autant qu’on peut !

Un à un, les objets en plastique que nous avions dans notre cuisine sont remplacés par leur équivalent en bois ou en inox. Il n’en reste plus beaucoup dont nous n’avons pas encore trouvé un remplaçant en seconde main (roulement de tambour…) : un petit entonnoir, une cuillère à riz (très pratique, mais toujours vu en plastique), nos ciseaux (le manche), les biberons d'Helori (mais sans bisphenol A, faut pas déconner), l’essoreuse à salade (il m'en faut une à l'ancienne !), quelques tupperwares (mais tellement plus légers pour le transport... à trouver en inox), notre plateau de fromages (par contre il est tellement pratique !). Avis à celleux qui chercheraient à nous faire un cadeau…

Nos ustensiles (presque) sans plastique
Nos ustensiles (presque) sans plastique

Vive les matériaux inertes

Inertes, donc (je vais me permettre de reprendre la définition Wikipedia d’un déchet “inerte”, que je trouve parfaite) : “qui ne subit aucune modification physique, chimique ou biologique importante, qui ne se décompose pas, ne brûle pas, ne produit aucune réaction physique ou chimique, n’est pas biodégradable et ne détériore pas les matières avec lesquelles il entre en contact d’une manière susceptible d’entraîner des atteintes à l’environnement ou à la santé humaine”.

Ça parait bien, l’inerte, non, pour cuisiner ? Jonglons donc avec :

  • Le verre : pour la conservation (vive les bocaux Le Parfait), pour la présentation (team vaisselle Duralex) et pour la cuisson (mode Pyrex, pour les plats allant au four).
  • L’acier, le fer, la fonte : saviez-vous que l’acier, c’était un alliage de fer avec 0,5 à 2,5% de carbone ? Et qu’au-delà de 2,5%, il s’agit de fonte ? Ça vous en bouche un coin ! En deçà de 0,5%, certains disent fer et d'autres acier… il y a deux écoles. Et si l’on rajoute à cet alliage somme toute très basique du chrome et du nickel, on obtient… de l’inox ! Et tout ça c’est super bien pour tout un tas d’usages, et surtout : les cuissons (sur le feu), et les ustensiles (louches, passoires et autres pelles à tarte, ainsi que les couverts).
  • Le bois : qu’on ne me prenne pas ma cuillère en bois ! D’ailleurs, pour parer à toute éventualité, nous en avons trois. Le bois est le roi des planches à découper, des spatules et autres grandes cuillères, et des manches pour les accessoires en inox nécessitant un manche.
  • Un peu de silicone : il en existe plusieurs qualités, tous les alliages ne permettent pas une cuisson au-delà de 200°C sans risque. Donc on fait attention à ce qu’on achète, on privilégie le haut-de-gamme. Le silicone est présent dans notre cuisine pour trois usages : les tapis de cuisson, sur lesquels on cuit TOUT (biscuits, frites, j’en passe et des meilleures, c’est la réponse à la question sur le papier de cuisson : cf. cette vidéo de Philippe Etchebest et la bûche de Noël, à 10'45"), la maryse, et notre pinceau à huile et beurre. Clairement, des indispensables.

Les matériels

Pas de surprises, en cuisine : la qualité se paye. Mais elle vaut le coup (et le coût) ! Dans ce monde de matériels intemporels, le haut-de-gamme est fréquemment symbole de garantie à vie, et de qualité de cuisson incomparable.

Casseroles, poêles, et l'indispensable cocotte
Casseroles, poêles, et l'indispensable cocotte

Pour se fournir, le plus simple est souvent de regarder avec quel matériel travaillent les professionnels, et se fier à leur jugement. Voici les incontournables de notre cuisine, que nous utilisons tous au moins une fois par semaine :

  • Poêles De Buyer Mineral B : en acier, sans revêtement, donc incassables, inrayables, c’est du matériau brut, du bonheur en barre… mais ça s’appréhende, et ça demande un apprentissage ! La poêle en acier, pour devenir la reine de votre cuisine, a besoin d’être culottée (oui oui). On pourrait la croire sale, alors que c’est ce qui fait toute sa beauté. Nous en avons 2, de tailles différentes, plus 1… notre poêle à crêpes !
  • Casseroles Cristel : 18 mois de recherches et d’alertes sur leboncoin. Mais bon sang que ça valait le coup ! Elles sont incroyables : la cuisson est homogène, rien ne brûle, elles conservent au chaud longtemps… on se demande comment on a pu s’en passer. Et qu’est-ce qu’elles sont pratiques à s’emboîter comme ça tout proprement dans notre tiroir… je les aime d’amour vrai.
  • Mixeur Bamix : pour comprendre la qualité Bamix, quelques éléments : ils ne font que des robots mixeurs-plongeants… depuis 1950, en Suisse. Le moteur est garanti à vie. Mais ne l’utilisez pas uniquement pour la soupe, ce serait le sous-estimer : il monte les blancs en neige et les huiles en mayonnaise, hâche, mixe… un robot-ménager complet !
  • Cocotte Le Creuset : nous cuisons dedans tous nos plats mijotés et notre pain. Je ne sais pas comment nous pourrions nous en passer. Il est rare qu’elle soit au placard : soit remplie, soit à laver, soit en train de sécher ! J'aimerais bien en avoir une deuxième, plus grande...
  • Autocuiseur (cocotte-minute) Cristel : cuissons vapeur et cuissons minute, l’efficacité est incroyable ! C'est aussi notre plus grande casserole.
  • Vaisselle Duralex : en verre transparent, j’adore le design totalement indémodable, remplaçable très facilement en cas de casse, ce qui est rare car le verre Duralex est très résistant. Peu onéreux, de qualité, made in France : que demande le peuple ?
  • Grand couteau d’office Oxo : acheté avant notre transition, mais très investi depuis que nous cuisinons plus, et tout de même déjà un bon couteau. Voilà néanmoins un secteur de la cuisine qui mériterait encore un peu plus d’attention…
  • Tapis de cuisson Mathon (ou Silpat): il remplace et le papier de cuisson, et le papier aluminium. C’est incroyable de penser que tout le monde n’en a pas encore un chez soi. Rien n’accroche, il se lave très facilement… bref, le rêve.
  • Bilig Krampouz : nous ne sommes pas en Finistère pour rien ! Les crêpes, c'est presque toutes les semaines à la maison, et j'ai bavé pendant des mois sur les biligs Krampouz. Près de deux ans de recherches infructueuses sur leboncoin plus tard, à l'aube de notre premier été breton, je me suis rendue sur le site de la marque. Depuis, on l'utilise, et on le prête !
  • KitchenAid : nous nous servons tellement de notre robot-pâtissier depuis que nous l'avons que nous avons chiné sur leboncoin un second bol. En premier lieu, nous y pétrissons le pain. Mais nous y faisons aussi des gâteaux, y montons des mayonnaises, des blancs en neige...
  • Rien de révolutionnaire côté électroménager classique (frigo, lave-vaisselle, plaques à induction). Notons seulement que nous avons pu monter en gamme côté four et plaques à induction à la faveur des compétences en réparation d'Alex : nous avons acheté un four de bonne qualité mais non fonctionnel, qu’il a réparé. Pareil pour les plaques. Une bonne façon d'avoir de la qualité sans exploser son budget…

D’ailleurs :

Parlons budget

Oui parce que je vous vois déjà venir : “ouais non mais moi j’ai pas le budget pour tout ça !”. Et nous non plus ! Quoique... chacun de ces éléments ayant vocation à durer toute notre vie, l'investissement est rentable ! Mais il faut pouvoir débourser pour l'acquisition. Voici comment nous nous équipons progressivement, sans faire déraper le budget.

Nous prenons le temps

Comme indiqué en introduction, cela fait 5 ans que cette amélioration continue de notre cuisine se poursuit. Ce n’est pas du jour au lendemain que nous avons tout révolutionné !

Il s’agit de réaliser qu’aucune de ces acquisitions n’est indispensable. Nous avons déjà une cuisine fonctionnelle, et cherchons juste à faire mieux. Ce n’est pas parce que nous avons identifié tel ou tel nouveau matériel que nous souhaiterions acquérir que nous ne pouvons pas nous en passer… sinon comment aurions-nous fait jusque là ?

Ne pas céder à la pulsion de l’acquisition, c’est :

  • garantir qu’il s’agit d’un vrai besoin.
  • se donner les moyens de le trouver par des circuits détournés.

Nous achetons d’occasion

Pour peu que vous vous donniez le temps, l’achat d’occasion est toujours possible, et permet en moyenne, sur de beaux matériels, de diviser au moins le prix par deux. 18 mois, pour les casseroles Cristel ! Mais quel bonheur de les avoir enfin en main.

Nous réparons

L’avantage d’avoir un réparateur à la maison, c’est que nous pouvons envisager d’acheter des matériels (électroniques) cassés, pour les réparer. Les écarts de prix sont alors incroyables (moins de 50€ pour un four qui en vaut 400), mais il faut accepter d’y passer également du temps !

Nous nous faisons des cadeaux

Du beau matériel de cuisine, utile et bien sourcé, c’est probablement notre meilleur cadeau de Noël ou d’anniversaire. Les éléments que nous cherchons à acquérir peuvent facilement atterrir dans une liste de cadeaux !

Nous réfléchissons sur du temps long

Nous ne rachèterons plus de poêles, plus de casseroles… car celles que nous avons acquises dureront toute notre vie. C’est mieux que de renouveler sa batterie de cuisine tous les 5 ans, non ? Et entre nous, c’est également plus économique.

Mais surtout : nous aimons

Aimer ce que l’on possède, c’est la meilleure garantie d’en prendre soin, et de le garder longtemps. Il est temps de réaccorder de la valeur à nos objets. Et pour cela, quoi de mieux que d’en être fiers ?

Et ce qui n’est plus utile ?

Ce n’est pas parce qu’un objet ne nous est plus utile, qu’il ne peut pas être utile à d’autres. À moins de représenter un risque pour la santé (ce qui pourrait être le cas d’une vieille poêle en teflon abimée, par exemple, qui doit partir en déchèterie), tous les matériels dont nous nous sommes séparé suite à l’acquisition de “nos précieux” (à prononcer avec la voix de Gollum) ont été donnés ou revendus.

Et la suite ?

Notre cuisine durable n’est pas encore complète ! Il y en a des choses encore à chiner, tester, pour lesquelles faire une place définitive dans nos placards ou bien en évidence, accrochés au mur.

Parmi lesquels (sait-on jamais…) : un couteau à légumes, une grande planche à découper en bois, le hâchoir bamix qui va avec le mixeur, un wok en fonte. Il faudra aussi revoir l’électroménager (mais peut-être à l’occasion d’une installation plus durable dans un “chez-nous”…).

Bref, notre cuisine durable sera peut-être complète dans encore 2 ou 3 ans. Soyons patients !

En attendant, à table !