Publié le 23 avril 2023
Écrit par Julie
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Pourquoi des itinéraires ?
On ne suit pas les panneaux ?
Il y a différentes approches de la pratique du vélo. Certains vous diront que la route doit se partager, et que l'on peut rouler partout. C'est vrai, en théorie. Dans la pratique, seuls les publics les plus 'à l'aise' empruntent les routes les plus dangereuses.
Si le code de la route était respecté par les automobilistes, rouler en France pourrait être un plaisir sur toutes les routes, des "ribines" (petites routes, en breton) aux départementales. Le fait est qu'aujourd'hui, c'est loin d'être le cas, et c'est un immense frein à la pratique cycliste. Le premier que l'on nous oppose lorsque l'on parle de notre vie sans voiture. "Vous circulez à vélo ? Mais les routes sont dangereuses !" Ce n'est pas nous qui dirons le contraire. La France est d'ailleurs très mal perçue également par les cyclistes internationaux, à la différence des pays anglo-saxons, ou de l'Espagne. Il y a à cela, sûrement, de très nombreuses causes (victim-blaming, publicité automobile, laxisme des autorités par rapport aux infractions routières...), mais ce n'est pas le sujet de cet article !
Ce qui nous intéresse ici, c'est la réponse que nous y apportons : nous ne roulons pas sur des routes dangereuses. Quelques centaines de mètres par-ci par-là, quand il n'y a pas le choix. C'est tout. On aimerait pouvoir emprunter les départementales sereinement, mais ce n'est pas le cas. Alors, nous les fuyons. Ce qui implique de repenser totalement les itinéraires, car non nous ne suivons pas les panneaux routiers, et la signalétique pour des trajets cyclable manque encore cruellement.
Un nouveau monde s'ouvre à nous !
On constate qu'il est souvent difficile de se projeter hors des routes habituelles, lorsque l'on s'envisage cycliste. L'humain est une espèce engoncée dans ses habitudes. Ainsi, les gens nous disent : "Quand je vais à tel endroit, je prends cette route. Et jamais je n'y roulerai à vélo !" Et on leur répond : "Vous avez raison, nous non plus ! En fait, on ne passe pas par là..."
Ces discussions me font immanquablement penser à ce très bon "thread" (fil Twitter) d'Étienne Demur, sur la façon de trouver ses itinéraires à la campagne (nous nous retrouvons totalement dans son propos). Étienne se définit lui-même comme "vélotaffeur des champs" : il vit à la campagne sans voiture, comme nous, depuis un peu plus longtemps que nous. Très engagé pour le vélo, il a créé l'association locale de vélo sur son territoire, et a depuis peu intégré le conseil d'administration de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB). Il lui arrive régulièrement d'aider amis et collègues à trouver de bons itinéraires à vélo.
Le réseau routier français est dense, très dense ! Trop dense... Mais c'est une super opportunité pour la pratique du vélo, car il y a, la plupart du temps, une multiplicité de façons d'aller d'un point A à un point B. Partir à la recherche des petites routes, c'est redécouvrir son territoire, ses hameaux et ses chemins apaisés. À vélo, vous pouvez rouler partout ! Ce serait dommage de rester sur des départementales denses, bruyantes, dangereuses donc stressantes. En moyenne, nos trajets comportent moins de 5% de départementales.
Oui mais les départementales sont plus directes
C'est pas faux.
Elles sont, souvent : plus lisses (bien mieux entretenues), plus plates (moins sujettes aux dénivelés), plus directes. Ce n'est pas tout le temps le cas, mais la majorité du temps, oui. Alors on se dit quoi... tant pis ?
C'est pourquoi, à côté de [notre pratique quotidienne](https://www.ribineurs.fr/blog/itineraires-quotidien/), nous militons à notre échelle pour un meilleur entretien du réseau routier secondaire, la réalisation d'aménagements cyclables longeant les départementales, la mise en place de signalétique vélo pour des chemins plus apaisés entre les bourgs, et pour tout un tas d'autres choses améliorant la pratique du vélo au quotidien. L'idée n'est évidemment pas de se dire "Bon ben tant pis, laissons la route aux chauffards et contentons-nous des nids-de-poule !" La France doit progresser en matière de cyclabilité, et nous entendons participer à cette progression !En attendant, nous roulons tous les jours et préférons rallonger de 10% la distance pour un trajet plus apaisé. Quant aux nids-de-poule, nous avons doublé la taille de nos pneus pour moins les subir et nous faisons comme si c'était rigolo avec les enfants "Youhou tour de manège !"
Plongeons dans la carto !
Depuis notre première vélo-rando en itinérance, un GPS nous accompagne sur nos trajets. Ainsi : on identifie l'itinéraire en amont (via une appli de cartographie), on l'envoie sur notre GPS, et une fois partis nous n'avons plus à nous soucier de la direction. Nous pourrions aussi, bien sûr, utiliser nos téléphones comme GPS. Mais les nôtres ont six ou sept ans, ne tiennent pas en batterie, et nous n'aimons pas l'idée d'être "trop connectés" pendant que nous roulons. Donc pas de notifs, messageries, appels... Il n'y a que nous, et la route !
Le fichier GPX
Un itinéraire, en langage informatique, c'est un fichier GPX. Ce nom peut paraître barbare, mais ces fichiers ne sont que des successions de points GPS. Tous ces points mis bout à bout, vous avez un tracé sur une carte. Quand on veut que notre GPS nous donne le chemin, il faut donc lui donner un fichier GPX. Nous pouvons générer ces fichiers GPX via plusieurs applications en ligne ou sur smartphone de cartographie.
Notre appli de cartographie
Il existe de nombreuses applications de carto. Je ne vous dirai pas que cycle.travel est la meilleure, mais on l'aime bien, et aujourd'hui, c'est elle qu'on utilise. On l'aime bien pour plusieurs raisons :
- La gratuité
- Le fond de carte OpenStreetMaps sympa avec les voies vertes déjà mises en valeur
- La facilité à retravailler les itinéraires (en "prenant" la trace et en la déplaçant par glisser-déposer)
- La visualisation du dénivelé (pointez sur le dénivelé, vous saurez où vous êtes sur la carte, et vice-versa)
- Le clic-droit "street-view", qui vous envoie direct sur Google Maps pour voir à quoi ressemble la route (on l'utilise beaucoup pour vérifier : soit que ça passe en vélo, notamment cargo, ou avec remorque, soit que la route n'a pas "l'air" trop dangereuse)
- La visualisation des points d'eau
- L'affichage des lieux où dormir sur le trajet
- La capacité à couper son itinéraire en plusieurs jours, avec un jour de départ ou de fin raccourci
Par défaut, l'application évite les départementales, comme les chemins trop peu carrossables. Affiner l'itinéraire proposé par l'appli va consister à : contourner des passages qui ont l'air désagréables, ou au contraire raccourcir pour éviter un grooooos détour, vérifier les bouts de chemin où il y a des doutes via StreetView, rajouter une ou plusieurs étapes (les moules-frites face à la mer, le café à mi-distance...). Quand on est satisfaits, on enregistre, on lui donne un nom, et on enregistre aussi le tracé "retour" (les GPS gèrent mal les retours).
Voici d'autres applications de référence : Komoot, GeoVelo, Brouter. N'hésitez pas à les essayer pour choisir celle qui vous parle le plus.
Place au GPS
Quand on a ce fichier GPX, on l'envoie à notre application Garmin Connect. Il y a plusieurs façons de faire cela : souvent, les applis de cartographie vous proposent de se connecter à votre compte Garmin Connect. C'est ce que fait cycle.travel et que nous utilisons. Sinon, vous pouvez charger le fichier dans votre appli GPS (d'ailleurs, vous pouvez charger ce GPX dans Google Maps, si vous le souhaitez...). Ensuite, depuis l'appli téléphone Garmin Connect, on envoie ce fichier GPX (s'il est nommé, c'est plus facile de le retrouver) à notre GPS. Et on est prêts à partir !
Publié le 23 avril 2023
Écrit par Julie
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