Publié le 26 août 2023
Écrit par Julie
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Récemment, je me penchais sur la réalisation à venir de notre marmite norvégienne[1], et je réalisai alors que nos cuisines se ressemblaient toutes, et que leur design n'était pas adapté à une démarche low-tech et/ou zéro déchet. Entre autres réflexions que je m'étais déjà faites : les réfrigérateurs auxquels nous avons eu affaire depuis huit ans se révèlent tous, à l'usage, trop grands !
Une cuisine, c'est très personnel. Et malgré ce que nous vendent tous les cuisinistes, elles sont toutes pareilles. Du moins, elles disposent toutes des mêmes équipements ! Je serais bien curieuse de la tête du cuisiniste si je lui demandais de diviser par trois la taille du frigo, de prévoir un légumier et d'intégrer une marmite norvégienne à proximité du four 😀.
Dans cet article, je me prends à rêver de ma cuisine de rêve. Celle que nous construirons de nos mains caleuses le jour où nous aménagerons notre maison bioclimatique faite ou rénovée nous-mêmes... Rêvons ensemble ?
L'électroménager
Une cuisine tourne beaucoup autour de l'électroménager dont on souhaite disposer. Or, le fait est qu'une partie de cet électroménager est tellement incontournable qu'il n'est pas questionné. Je m'emploie donc à le faire.
Le réfrigérateur
Le constat
Le frigo est probablement l'élément le plus central d'une cuisine dite "traditionnelle". Et le premier que j'ai voulu revoir... Non dans l'idée de nous en passer, mais au moins d'en réduire drastiquement la taille. En effet, le nôtre, toujours aujourd'hui de format standard (un placard de 1m80 de haut), est en permanence aux trois quarts vide, et cela fait plusieurs années que cela dure (depuis que nous ne mettons plus les pieds dans un supermarché, en gros...).
Mais en vrai, la plupart des foyers a un réfrigérateur trop grand. Le frigo est devenu depuis quelques dizaines d'années un placard comme un autre. C'est bien trop souvent le lieu de tous les gâchis. On y stocke des choses qui pourraient tout à fait se ranger dehors : fruits et légumes, œufs, fromages, beurre. On y laisse traîner des trucs, c'est trop profond et trop haut pour tout voir. Dommage aussi : en y stockant des aliments qui pourraient rester dehors, on les coupe dans leur maturation et ils y perdent de leurs saveurs...
Il y a quelques années, j'avais lu avec grand plaisir le livre de Marie Cochard Notre aventure sans frigo (ou presque). Elle nous y redonne tous ces trucs que nos grands-mères connaissaient pour stocker chaque fruit, chaque légume et éviter qu'ils ne se gâtent. Et remettait au goût du jour le beurrier à eau !
Bon, je vous avoue que depuis que nous habitons en Bretagne, nous gardons juste, tout simplement, notre beurre hors du frigo, dans son beurrier. Il a ainsi la consistance parfaite pour être tartiné sur du pain ou mélangé dans une pâte à gâteau, tout le temps ! On verra aux prochaines canicules mais la majeure partie de l'année, ça le fait.
Notre frigo à nous
Je rêverais d'un combiné réfrigérateur - congélateur réduit au moins de moitié, sous plan, au format 3/5 - 2/5. À ce jour, je n'ai pas trouvé le modèle idéal. Dans ce frigo, il y aurait : certains fromages, la réserve de beurre (toujours une ou deux plaquettes d'avance, au cas où !), les restes de nos plats cuisinés (qui sont toujours mangés dans les 48h), et bien entendu les bières pour l'apéro du vendredi (ou du samedi... ou les deux). Je ne parle pas de viande, de coquillages ou de poisson, car les rares fois où nous en achetons, c'est pour les consommer immédiatement ou presque, mais on peut en trouver qui passent quelques heures par là.
Quant aux fromages et aux œufs, ils seront dehors (voir ci-dessous).
Mais surtout, un cellier
Une cuisine low-tech et zéro déchet doit pouvoir s'appuyer sur un cellier. Un endroit aéré et relativement frais, subissant peu de variations de température. De préférence, ce dernier est juste derrière la cuisine. Si vous saviez comme je rêve de ce cellier... Allez, rêvons ensemble, poussons la porte.
Au fond, quelques étagères de bocaux permettent de stocker les réserves de chaque saison. On y trouve quelques trucs que nous avons déjà dans nos placards : chou fermenté, sauces tomate, ratatouilles, compotes, confitures, carottes en pickles... et d'autres que j'aimerais vite apprendre à maîtriser : légumes séchés marinés dans l'huile d'olive, pâtes à tartiner, châtaignes, conserves de haricots, tartares divers, fruits au sirop... À gauche, le légumier laisse entrevoir des étagères remplies de couleurs qui varient au fil de l'année. À droite, il y a un plan de travail, parce que c'est pratique les plans de travail et qu'on n'en a jamais assez (pour les pots en préparation, par exemple). Ah, vous ai-je parlé du plafond ? Peut-être y trouve t-on quelques salaisons ! En tous cas, c'est sûr, il y a de l'ail, et des oignons en suspension.
Le four... les fours ?
Pas question de se passer du four traditionnel, bien évidemment. À vrai dire, j'aime tant les fours que je rêve d'en avoir plusieurs...
Un four solaire
Je triche un peu, le four solaire n'attend pas l'arrivée des beaux jours dans la cuisine, mais a priori dans le garage. Par contre, c'est bien un nouvel élément dans notre panoplie de cuisiniers, et nous le sortons dès que nous le pouvons pour des cuissons lentes à température modérée (160° C).
Une marmite norvégienne
Celle-ci est un nouvel élément totalement intégré au mobilier de la cuisine, idéalement sous ou à côté du four traditionnel (je trouve qu'ils iraient bien ensemble). Deux possibilités, au choix : un format tiroir ou un format à porte (comme un micro-ondes). La marmite norvégienne est un incontournable des cuissons longues. On l'utilise pour tous les plats mijotés, pour les soupes...
Un four à bois
Dehors, un four à pizza en pierre permet de se projeter sur des soirées sympathiques entre amis, et sert parfois à la cuisson du pain.
Les plaques de cuisson
Nous gardons nos plaques actuelles ! Nous n'avons pas, pour le moment, prévu de passer à une cuisinière à bois. Par contre, en plus de notre set actuel...
Une plaque sur le poêle à bois
En période hivernale, le poêle à bois est également un support pour certaines cuissons, et maintient le thé chaud.
La bouilloire
Elle peut être mise à chauffer sur les plaques de cuisson ou le poêle, et dispose d'un thermomètre pour contrôler la température de l'eau, en vue de faire un thé parfait.
Le lave-vaisselle
Nous ne lâcherons pas ce petit confort de suite, je pense. Pas tant que nous sommes quatre à la maison. Par contre, cela n'empêche pas de rechercher un vrai confort côté évier pour tout ce que nous lavons à la main... L'évier est donc double, bien évidemment ! La vraie galère des éviers simples... Un plat gratiné qui trempe et hop on est coincés, on ne peut plus rien faire. Et puis si l'on veut faire une vaisselle efficace, il faut bien deux bacs : un pour laver, un pour rincer !
Le robot pâtissier
Alors certes, ce n'est pas aussi low-tech que l'huile de coude. Mais c'est grâce au robot pâtissier que nous faisons deux fois par semaine notre pain, et pas mal de gâteaux. C'est donc un mal pour un bien ! Et puis bon, il a la classe notre KitchenAid 😍.
La crêpière
Finistère nord oblige, nous avons déjà investi dans un bilig Krampouz. Entorse au minimalisme électroménager, mais il sert au moins une à deux fois par mois depuis qu'il a pris place dans un de nos tiroirs. Et je l'aime d'amour vrai !
Du côté du café
La machine à café, sur laquelle je laisserai Alex s'exprimer longuement, est idéalement située sur une partie du plan de travail qui ne craint ni les éclaboussures ni les tâches de café. Pas du bois, donc, qui finit par marquer ! Elle est également à proximité du compost (voir ci-dessous).
Ce qu'on ne trouve pas dans notre cuisine
Un micro-ondes
Nous n'en avons pas, ni Alex, ni moi, depuis que nous sommes partis de chez nos parents. Il y en a un actuellement dans notre maison de location, et nous nous en servons pour chauffer la bouillotte avant d'aller au lit. Il faudra trouver une autre logique pour la bouillotte (nous avons déjà essayé de la mettre sur notre poêle actuel mais c'est soit trop chaud et le tissu marque, soit pas assez - mais ce poêle n'est pas prévu pour accueilir quoique ce soit sur lui...). Néanmoins c'est un défi qui ne me fait pas trop peur !
Divers appareils trop spécifiques
Yaourtière (nous faisons nos yaourts à la casserole), gaufrier, sorbetière... non merci. Trop de place pour pas assez d'usage (dit la meuf qui a récemment acquis un bilig...).
La partie mobilier
L'idée est d'intégrer un maximum des éléments indiqués ci-dessus dans le mobilier directement. Les plans de travail doivent restent des plans de travail ! Donc non encombrés par tous ces objets qui n'auraient pas trouvé leur place dans les tiroirs, modules, placards.
Les nouveaux éléments
Le placard à fromages et œufs
L'un des placards est une série d'armatures bois, à plusieurs étages, fermé par une moustiquaire. Je l'imagine plutôt comme un placard haut pour respecter les besoins d'aération. C'est la cave à fromages. Il arrive d'y trouver un saucisson. On trouve les œufs juste à côté (ou intégré au meuble à fromages ?), avec un système de tiroirs - plateaux à œufs en bois à concevoir. Dans l'idée, il y aurait quelque-chose comme deux tiroirs de douze emplacements chacun, et le tiroir serait totalement amovible pour aller chercher ses œufs au poulailler.
Le légumier
Il y en a aussi un dans la cuisine ! Plus petit que celui du cellier, il a vocation à accueillir les fruits et légumes qui seront consommés dans la semaine. Avec des besoins équivalents en aération, il est peut-être accolé au placard à fromages, ou placé dans un coin bas du mobilier pour avoir deux côtés ouverts.
Un peu d'inspiration est sûrement à prendre du côté du garde-manger du Low-tech Lab.
Le meuble à pain
J'imagine juste un truc de ce genre-là, fixé en hauteur (allez savoir pourquoi...), avec le dessous et les côtés en bois (comme sur la photo), le tout tapissé de lin et avec un rabat dans le même tissu (non en métal, comme ici)
Sous le meuble à pain (dans un placard ouvert), on trouve les bannetons, qui servent à le faire pousser avant cuisson.
Le meuble à bocaux
Sous plan, plusieurs tiroirs accueillent nos bocaux de vrac (pâtes, farines, riz, lentilles et autres légumineuses, céréales, chocolat... j'en passe et des meilleurs). Il y en a de deux hauteurs, correspondant aux hauteurs des pots de type Le Parfait d'1L ou 1,5L.
Ou alors, si la cuisine le permet, on repart sur un mur à bocaux. Parce que c'est beau. D'ailleurs il y a la même chose au format mini pour les épices, cela va sans dire.
Les poubelles
Nous ne sommes pas au zéro du zéro déchet, mais tout de même... nous jetons à peu près une poubelle de 5L toutes les deux semaines à peu près (poubelle grise). Dans un habitat classique, le format 5L est réservé aux toilettes ou à la salle de bains et celle dispo dans la cuisine est bien trop grande pour nous. Notre micro-poubelle est intégrée au placard sous l'évier, mais du coup avec cette toute petite capacité. Les cartons / papiers ou autres éléments appartenant à la poubelle jaune disposent également ici d'une zone tampon, mais sinon ils peuvent être gérés ailleurs (entrée ? garage ? cellier ?), pour ne pas encombrer la cuisine.
Une partie de la place gagnée dans la cuisine est à prendre par le compost, qui est intégré intelligemment au mobilier (aujourd'hui c'est un seau qui, à nouveau, prend de la place sur le plan de travail). Idéalement, ce compost s'ouvre comme un tiroir, est facilement amovible, se ferme tout de même bien quand le tiroir est fermé, et se situe sous le plan de découpe (nous pourrions nous inspirer des knock-boxes intégrés, ou tiroirs à marc[2]). Ainsi hop hop hop on taille les légumes, on ouvre le tiroir, on pousse les déchets verts dans le compost et le tour est joué ! Je m'y vois déjà...
Qu'est-ce que j'oublie ?
De la verdure !
Les aromates poussent dans la cuisine. Un système intelligent permet de les avoir à proximité (ainsi qu'un petit ciseau). Suspendus, à la lumière.
Une barre à outils avec crochets lonnnnnngue
Va savoir comment, pourquoi, il me semble toujours en manquer... et promis, j'utilise tout !
Et puis bien entendu ma magnifique batterie de cuisine
Mais pour cela, je vous renvoie à un autre article, parce que celui-ci est déjà bien rempli !
Alors, qui se lance comme cuisiniste low-tech ?
Un caisson ou une enveloppe rembourrée isolante qui permet de faire de la cuisson lente : on fait bouillir, on place dans la marmite norvégienne, et on déguste quelques heures plus tard - article à paraître ! ↩︎
Les tiroirs à marc, ou "knock boxes" en anglais, sont les endroits généralement situés sous la cafetière dans les bars où l'on vient taper pour vider les porte-filtres à expresso. ↩︎
Publié le 26 août 2023
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